L'exposition aux départs Maroc

J'ai exposé cette fin de mois de juillet dans un lieu atypique : la gare routière internationale de Gallieni à Bagnolet dans les locaux d'Eurolines. J'étais présente 6 demi-journées aux départs Maroc. Je me doutais bien que ça allez être un peu rock 'n' roll, et pour ça je n'ai pas été déçu !

J'ai eu de grands moments de solitude : quand on me prenait pour un agent Eurolines ou madame pipi. Il y en a même un pour qui l'exposition était tellement transparente qu'il s'est appuyé contre un dessin pour pouvoir écrire son nom sur son étiquette baguage !

J'ai eu le droit à des remarques pleines d'à priori...

Mais aussi et fort heureusement à quelques pépites d'or.

cartographie



Vallée du Ziz Moyen




Plaine du Tafilalet




Vallée du Guir

Les cartes sont pour moi le commencement de tous voyages et c'est certainement par elles que j'aurai dû commencer ce blog. Mais je me rattrape aujourd'hui en vous livrant quelques extraits dessinés par mes soins. A votre tour de cheminer le long des lignes... 



Extraits panneaux de l'exposition "Paradis en sursis - Paroles des oasis"

Les carnets à consulter lors de l'exposition

Il s'agit d'une compilation de mes dessins et photographies faits lors du voyage, que je vous ai fait découvrir ces derniers mois sur le blog. Mais cette fois ils sont remis en page et accompagnés d'extraits d'entretiens des personnes rencontrées.

l'exposition lors de la dizaine durable

L'exposition "Paradis en sursis - Paroles des oasis" sera visible jusqu'au 22 mai, rue des Récollets, à l'entrée du square Villemin, Paris 10e, dans le cadre de la dizaine durable. Pour voir les originaux, si vous avez raté le vernissage, vous pouvez passer à l'atelier Le Méchantruc au 1 rue des Messageries.

Manifestation, Oulad Ali

Rencontrés par hasard sur le bord de la nationale qui mène à Boudenib, les habitants d'Oulad Ali étaient pour la plupart rassemblés autour d'un mot d'ordre: pouvoir reconstruire leur ksar en zone non inondable. Car en effet les crues de l'oued Guir menacent leurs habitations et la palmeraie mais surtout, le village ne bénéficiant d'aucune infrastructure, les habitants se retrouvent pris au piège par les eaux !

Remède à l'ensablement oculaire

Ce qui protége la palmeraie d'El Bouya

Les barrières de protection mécanique en feuilles de palmier misent en place par les associations locales et les services de l'Etat (office de mise en valeur agricole du Tafilalet et Haut Commissariat aux Eaux et Forets), sont une protection efficace contre l'ensablement de la palmeraie. Alors que les initiatives privées consistant à isoler sa parcelle d'un mur en pisé restent la norme. Certains propriétaire laxiste, négligent leur système de protection et menacent ainsi par inadvertance la palmeraie tout entiére. Les initiatives collectives et à grande échelle comme ici à El Bouya, restent la seul parade possible pour résister contre l'ensablement. Mais qui reste cependant un palliatif, car seul la protection du couvert végétal des terres de parcours peut offrir une solution durable.

Coupe de la luzerne

La luzerne est une plante fourragère forte prisée dans les oasis, en plus de nourrir les bêtes, elle enrichit la terre et se cultive facilement en toutes saisons. Ici Lahbib prend soin de la couper juste avant le coucher du soleil.

Préparation du pain

Chaque jour dans les foyers le pain est pétri et cuit au four traditionnel par la maîtresse de maison. Les femmes dans les oasis ont ainsi toutes des bras très musclés !

Inutile de préciser que le pain est délicieux...

Chez Lahbib

J'ai passé quelques jours en compagnie de Lahbib et de sa famille dans leur maison en pisé (construction en terre) dans l'oasis d'El Bouya. La lumière savamment filtrée qui rebondit sur les murs peints en vert et bleu, les grandes pièces libres et dépouillées qui procurent une fraîcheur salvatrice... sa demeure m'a émerveillée ! Lahbib souhaite d'ailleurs la mettre en vente, avis aux acheteurs...

Jour de souk à Aoufous

Source de Meski

Amelkis et les oasis du Ziz moyen doivent leur luxuriance aux sources qui jaillissent en amont, dont la source bleue de Meski. Des enfants gardent ce lieu magnifique en vous offrant des feuilles de palmier qui sous leurs doigts ont muté en dromadaire ! Venant ainsi nous rappeler que si l'eau est si abondante ici, le désert est néanmoins à la porte.

Cueillette des olives, Amelkis

Juste avant de les savourer...

Revenons à nos dattes...

Micro-propriété

En palmeraie ancienne, dans la plupart des cas, les terres et les droits d'eau s'acquièrent par héritage. Ce qui au fil du temps donne une répartition foncière très complexe. Un oasien peu posséder plusieurs petites parcelles dispatchées dans l'ensemble de la palmeraie et sur lesquelles, bien souvent, tel palmier appartient à la soeur, tel autre au frère... Des tentatives de remembrement ont vu le jour mais ont été coupé net face à la résistance de certains oasiens qui "s'attachent à leur terre comme ils s'attachent à leur mère".

centre de formation féminine

A Goulmima, dans les locaux de l'association AWICEDS, les femmes suivent des cours d'alphabétisation, confectionnent de délicieuses et énergétiques pattes de dattes, se forment au tricot et prennent le temps... de papoter.

Sur le chemin de l'eau

En dessinant la seguia qui coule à travers la palmeraie nous avons surpris une jeune femme. Elle enlevait ses babouches pour grimper au palmier le plus proche et porter la voix afin d'appeler une personne qui sans nul doute devait être à l'écoute de l'appel des cimes...

A la sortie d'Errachidia

La part belle aux chats...

De l'inconscience des habitants aux manques de moyen mis en place par les municipalités, la mauvaise gestion des déchets est un problème récurant de Rabat à Errachidia. C'est bien souvent les associations qui en viennent à prendre en charge ce problème complexe. Mais tout le monde n'est pas perdant dans l'affaire et les chats errants ont su tirer leur épingle du jeu...

Urbanisation

De Errachidia à Erfoud, de nouvelles constructions grignotent petit à petit les terres de parcours.

Phoenix dactylifera

Toujours sur les terres bours de Tinejdad, les palmiers dattiers victimes de la sécheresse dépérissent à vue d'oeil. Mais une fois l'eau revenue la plupart d'entre eux renaîtront de leur cendre. On n'est pas loin de penser à l'oiseau fabuleux symbole de la résurrection dénommé aussi "phoenix"...

Terres bours, Tinejdad

Dans la palmeraie de Tinejdad, la majorité des terres n'est irriguée qu'en période de crue. En attendant la clémence du ciel elles reste en sommeil et laisse aux habitants le souvenir d'années exceptionnelles d'abondantes pâtures, de champs de blé et de roses parfumées.





Irrigation traditionnelle



Dans la palmeraie de Merzouga, un jardinier irrigue ses parcelles en faisant entrer l'eau de la seguia d'un carré de culture à l'autre.



Grand taxi, de Erfoud à Merzouga



A Erfoud j'ai laissé mon vélo pour le grand taxi qui nous a conduit cahin-caha jusqu'à Merzouga. Cette fourgonnette d'un autre âge transporte des voyageurs mais aussi des marchandises, dont les paquets énigmatiques des nomades croisés sur la piste...



De nouveau sur la route...

Danse du henné